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> 5 faits marquants repérés cette semaine du 21 septembre
Lancement de la Grande Ecole du Numérique
Le 17 septembre dernier, François Hollande lançait officiellement la Grande Ecole du Numérique. Une initiative qui rebondit sur l'élan insufflé par des structures existantes dont une cinquantaine seront labellisées par l'Etat d'ici la fin de l'année :
"Nous ne partons pas de rien. Il y a déjà eu beaucoup de choses en matière de formation numérique, a précisé le président de la République. On ne nous a pas attendus. D’abord, dans le monde associatif : Simplon, qui, à Montreuil fait beaucoup pour la diffusion et la formation au numérique, WebForce3, l’Ecole 42, l’Université de Haute-Alsace… Nous voulons les rassembler et les réunir.".
A noter que ces cursus s'adressent principalement aux élèves en difficulté. Des bourses leur seront attribuées et les organismes obtiendront des dotations de 70.000€.
Pour Frédéric Bardeau, co-fondateur de Simplon, "L’initiative va crédibiliser et institutionnaliser la démarche que nous avions déjà auprès des territoires et des collectivités, et donnera une légitimité très forte auprès des employeurs."
"Oui, le numérique est une chance pour construire l’éducation de demain"
Alors que le rapport Pisa paru récemment remet en cause les bienfaits du numérique dans la réussite scolaire, Benoit Thieulin, Président du Conseil national du numérique et Jean-Marc Merriaux, Directeur général du Réseau Canopé, du Clemi, et acteur du numérique éducatif apportent un point de vue plus nuancé. Ils mettent l'accent sur toutes les opportunités qui s'ouvrent en matière de travail collaboratif : "La transversalité, qui constitue les fondements de la révolution numérique, doit nous amener à rééquilibrer la puissance du disciplinaire sur celle des compétences, elle doit aussi démultiplier le travail collaboratif et stimuler de nouvelles formes de créativité. La créativité sera le moteur essentiel pour construire une école du XXIe siècle qui devra faire face à une transformation profonde de nos métiers d’aujourd’hui."
L’accès à Internet bientôt autorisé lors des examens universitaires ?
A l'heure où le numérique transforme les formes d'enseignement et d'apprentissage, la question de l'utilisation d'Internet pendant les examens universitaires se pose. Le comité pour la Stratégie nationale de l'enseignement supérieur (StraNES) a récemment remis un rapport à François Hollande dans lequel des propositions en phase avec les nouveaux usages du numérique dans le milieu de l'éducation ont été soulevées. Plusieurs idées en ressortent : l'étendue d'un environnement numérique de travail, l'autorisation d'accès à Internet pendant les évaluations, un renouveau des campus, pour qu'ils soient plus intelligents, connectés et numériques...
Pour les rapporteurs, il s'agit d'une étape "inéluctable" pour que la formation de demain coïncide avec "le monde qui nous entoure".
La technologie accusée de perturber notre attention
En 2004, des universitaires américains ont observé que la capacité d'attention à une tâche était constante en moyenne 3 minutes avant d'être perturbée par une nouvelle sollicitation. En 2014, on ne compte plus qu'une minute. La technologie est la grande accusée. Des services, applications et dispositifs sont développés pour accroître la capacité d'attention, mais les chercheurs ont peu d'espoir que leurs effets soient bénéfiques.
Dominique Rousseau : « Le numérique signe la fin du droit des Etats »
En préambule au Monde Festival, Laure Bélot, a publié une série d'interviews. Danscelui-ci, nous retrouvons Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne, qui aborde la question de l'évolution du droit face aux transformations que le numérique induit dans notre société.
Selon lui, "en 2016, un nouveau monde commence, fait du pluralisme des conceptions de vie, d’espaces post-nationaux de délibération, de revenus détachés de la force de travail, d’institutions mondiales de décision en matière de santé, d’environnement, de climat, d’alimentation…" mais avec toujours le Droit comme ciment du vivre-ensemble. A condition de le revisiter pour qu'il s'adapte aux modes de vie contemporains.
Nicolas Oppenot